United Strings of Europe (USE) – 17 mai 2018

Le jeudi 17 mai à 20h00 les Concerts de Lancy proposent à l’auditorium de l’Institut International de Lancy  un concert de musique classique par l’orchestre United Strings of Europe.

United Strings of Europe est un ensemble à cordes basé à Londres, composé de jeunes professionnels ressortissants de l’Union Européenne et de la Suisse qui ont pour objectif de promouvoir la coopération musicale et culturelle au plus haut niveau artistique. Sous la direction de leur chef principal Franck Fontcouberte et du violon solo Julian Azkoul, USE cultive depuis 2012 de nombreux projets musicaux et éducatifs en France, au Royaume-Uni, en Suisse et, à partir de 2017, au Liban. L’ensemble est en résidence annuelle au Festival “MusicaSète”.

Programme

Luigi Boccherini (1743-1805)

Musica Notturna delle Strade di Madrid

La Musica Notturna delle strade di Madrid (La Musique nocturne des rues de Madrid) est une composition pour quintette à cordes à deux violoncelles qui fait partie intégrante du recueil de six quintettini opus 30 (G.319-324).

Composé en 1780 à Arenas de San Pedro alors que le compositeur est au service de Don Luis, prince de la maison de Bourbon, ce quintettino évoque l’atmosphère des rues de Madrid à la nuit tombée. Il s’agit du second essai de musique descriptive de Boccherini, après celui du quintette en ré majeur opus 11 no 6 (G.276) L’Uccelleria de 1771.

Cyril James Squire (1931)

Sonate concertante (2007)

(Introduction – Andante tranquillo – Allegro)

Né à Paris en 1931, Cyril James Squire a fait ses études au Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris, où il a obtenu plusieurs Premiers Prix, dont notamment ceux de piano et de composition. Ses professeurs ont été, entre autres, Vlado Perlemuter, Tony Aubin et Nadia Boulanger.

Par la suite, il se consacrera surtout à l’enseignement, en particulier pendant trente ans dans les classes professionnelles du Conservatoire de La Chaux-de-Fonds (Suisse), institut qu’il dirigea de 1984 jusqu’à sa retraite en 1996.

Carlo Gesualdo (1566-1613)

Tristis est anima mea (arr. Michi Wiancho)

Carlo Gesualdo, connu aussi sous son titre complet de Don Carlo Gesualdo di Venosa, né le 8 mars 1566 à Venosa et mort le 8 septembre 1613 à Gesualdo, est un compositeur et membre de la noblesse italienne de la fin de la Renaissance. Descendant de Guillaume de Gesualdo, apparenté aux rois normands de Sicile, prince de Venosa et comte de Conza, Gesualdo défraye la chronique en 1590, en assassinant sa première épouse et en faisant assassiner l’amant de celle-ci, surpris tous deux en situation d’adultère.

Représentant, aux côtés de Luzzasco Luzzaschi, Luca Marenzio et Claudio Monteverdi, le madrigal italien à son apogée, son statut privilégié lui permet de faire imprimer ses partitions avec une certaine liberté. Son œuvre, relativement peu abondante, et presque entièrement consacrée à la voix traitée en polyphonie, est représentée par six recueils de madrigaux et trois recueils de musique religieuse.

La réputation sulfureuse de Gesualdo, prince compositeur et meurtrier, l’empêche de sombrer complètement dans l’oubli. Les historiens et musicologues ont été d’abord passionnés par sa vie privée tumultueuse, devenue une véritable légende noire au fil des siècles, chaque époque reconstruisant, interprétant et jugeant son œuvre et sa personnalité à l’aune de ses propres valeurs esthétiques et morales.

À partir des années 1950, la redécouverte de ses partitions, interprétées en concert ou enregistrées sur disques, marque le début d’un intérêt grandissant pour l’œuvre de Gesualdo. Directement accessible, débarrassée de préventions académiques, sa musique touche désormais un large public par sa puissance expressive et son originalité, dans le domaine harmonique en particulier. Elle inspire également de nombreux compositeurs, qui s’accordent à reconnaître en Gesualdo un maître doué d’une personnalité ambiguë et fascinante.

Tristis est anima mea est le second répons de l’office des Ténèbres pour le Jeudi saint. Le texte latin fait référence à l’agonie du Christ dans le jardin de Gethsémani, partie de la Passion du Christ.

Arnold Schönberg (1874-1951)

La Nuit Transfigurée (Verklärte Nacht)

Arnold Schönberg est un compositeur, peintre et théoricien autrichien né le 13 septembre 1874 à Vienne, et mort le 13 juillet 1951 à Los Angeles. Deux siècles après Jean-Sébastien Bach et Jean-Philippe Rameau, qui avaient posé les fondements de la musique tonale, il chercha à émanciper la musique de la tonalité et inventa le dodécaphonisme, qui aura une influence marquante sur une part de la musique du 20èmesiècle.

La Nuit transfigurée op. 4 (Verklärte Nacht) a été composée par Schönberg pour sextuor à cordes (deux violons, deux altos, deux violoncelles), en 1899. Cette année-là, durant l’été, le musicien tombe amoureux de Mathilde, la sœur d’Alexander von Zemlinsky, avec qui il se mariera un peu plus tard. Il compose pour elle cette Nuit transfigurée en moins de trois semaines. Il s’agit donc d’une œuvre de jeunesse, écrite bien avant sa période dodécaphonique, avec des accents de romantisme tardif. On y perçoit principalement l’influence de Wagner et de Brahms, certains enchaînements harmoniques évoquant fortement Tristan und Isolde et ses accords de neuvième sans fondamentale. Œuvre de jeunesse sans doute, mais qui va déjà bien au-delà des conventions de l’époque. Le jeune Schönberg, âgé de vingt-cinq-ans, a déjà assimilé et dépassé l’art des grands romantiques allemands ; mais l’auteur reste toujours dans les limites de la tonalité. Ce chef-d’œuvre précoce reste l’une des œuvres les plus jouées et les plus applaudies du futur novateur viennois.

La pièce est basée sur un poème extrait du recueil La Femme et le monde (Weib und Welt) de Richard Dehmel, un ami du musicien. Le texte, plus tard publié séparément sous le titre Zwei Menschen. Roman in Romanzen, décrit une promenade nocturne d’un couple amoureux dont la femme avoue qu’elle attend un enfant d’un autre. Son amant insiste sur l’importance de sa maternité et lui assure qu’il est disposé à faire sien cet enfant. Ils marchent heureux, sous la lune, dans cette nuit transfigurée.